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3 éléments pour créer un personnage de roman inoubliable

Les personnages en écriture, c’est le nerf de la guerre. Ne nous leurrons pas, c’est par les personnages que le lecteur rentre dans l’histoire et surtout qu’il y reste. Et on pardonnera plus facilement une faiblesse dans l’histoire que des personnages qui ne tiennent pas la route.

Il faut donc de bons personnages de romans pour arriver à accrocher le lecteur et à le faire rester. Plus simple à dire qu’à faire, mais pas de panique, il y a des éléments simples à connaître et à mettre en place pour créer un personnage de roman inoubliable et on voit ça ensemble avec trois éléments !

Image de main écrivant pour illustrer l'article sur Créer un personnage de roman inoubliable

1er élément : un bon personnage a un désir

Le désir ici, ce n’est pas forcément le désir au sens charnel (quoi que, si vous écrivez de la romance, ça peut, mais bon, je digresse ^^). Le désir d’un personnage, c’est ce qui le motive à bouger, à avancer.

L’importance du désir pour créer un personnage de roman

C’est important d’avoir un personnage qui désire quelque chose, parce que sans désir, le personnage ne bouge pas. S’il a tout ce qu’il veut, il n’a aucun intérêt à se mettre en mouvement et à mettre en mouvement l’histoire.

La base d’une histoire, c’est quand un personnage bien tranquille dans « monde ordinaire » (la situation initiale) se trouve bouleversé. Il fait face à des problèmes, et donc va devoir se mettre en mouvement pour résoudre les problèmes en question. C’est là où le désir est important, parce que ce que le personnage veut, c’est ce qui va le mettre en mouvement.

Mais ça va même plus loin : avoir un désir défini évite d’avoir un personnage statique, qui se contente de répondre aux événements, et qui se laisse ballotter sans trop rien attendre.

C’est un des reproches faits au personnage de Bella dans la série Twilight de Stephenie Meyer : surtout dans le premier livre, elle se contente de réagir à ce qui lui arrive, sans vraiment prendre de décisions.

Quel désir pour mon personnage ?

Bon, maintenant qu’on sait à quel point c’est important pour un personnage d’avoir un désir, comment on fait ?

Comment on choisit ce que veut le personnage ? Qu’est-ce qui va marcher ?

Pas de réponse miracle, ça va dépendre de votre type de personnage, du type d’histoire, du monde dans lequel il évolue.

Mais, pour réfléchir aux désirs d’un personnage, il y a un outil assez pratique que je recommande d’utiliser, c’est la pyramide des besoins de Maslow.

Pyramide des besoins de Maslow pour illustrer l'article sur comment créer un personnage de roman

Je pense que vous connaissez le schéma, il est assez connu.

  • Niveau 1, en bas de la pyramide, on a les besoins physiologiques. Manger, boire, respirer. Si on traduit ça pour un personnage, le désir lié, c’est de survivre. Si on prend la série Hunger Games, c’est le désir de base de Katniss, survivre, d’abord à la misère, puis aux jeux en eux-mêmes.
  • Niveau 2, c’est le besoin de sécurité. Besoin d’avoir un toit, un travail, de l’argent, une famille. Là aussi, ce sont des désirs très forts. Pour continuer sur l’exemple des Hunger Games, c’est aussi un des désirs de Katniss, d’avoir de l’argent, une sécurité matérielle, mais surtout et avant tout de protéger sa famille.
  • Niveau 3, c’est le besoin d’amour et d’appartenance. Là on va taper dans les sphères familiales et amicales. Pour moi, dans une romance, le désir de conquérir l’être aimé se situe à ce niveau-là.
  • Niveau 4, c’est le besoin d’estime. Estime de soi, appartenance, etc. C’est le désir de se prouve, de réussir, de trouver sa voie, comme dans le film Billy Eliott, qui met en scène un jeune garçon issu d’un milieu populaire, qui se découvre une passion pour le ballet.
  • Niveau 5, c’est le niveau plus spirituel, le besoin de réalisation, la connexion à un idéal plus grand. Le désir, ici, ça peut être de faire triompher une idée. Et je reviens sur les Hunger Games, au départ, Katniss à des motivations plutôt égoïstes, qui correspondent plutôt aux premiers niveaux de la pyramide, mais au fur et à mesure de la série, évolue vers un idéal plus grand.

La pyramide de Maslow donne un bon point de départ : Qu’est-ce qui manque à mon personnage et qu’il a envie d’obtenir. ?

Très souvent, on part du bas de la pyramide, quand on est en danger immédiat de mourir de faim, c’est plus ça qui va occuper le personnage que de savoir si son crush est réciproque. Ce qui m’amène à mon point suivant.

Réfléchir aux enjeux

Pour être sûr d’avoir le bon désir, demandez-vous ce qui est vraiment important pour le personnage. Demandez-vous ce qu’il a à gagner en cas de réussir et comment ça va changer sa vie. Mais demandez-vous aussi ce qu’il perd en cas d’échec et les conséquences que ça va avoir.

Plus les conséquences en cas d’échec sont importantes, plus le désir va être fort.

Exemple, dans un roman policier, l’enquêteur ou l’enquêtrice va avoir comme désir de trouver le coupable. C’est déjà une motivation forte.

Mais souvent, on rajoute une motivation plus personnelle : le tueur menace un être aimé du protagoniste. Ou le détective met en danger sa réputation personnelle et professionnelle au cours de l’enquête et n’a pas d’autre choix que de réussir, s’il ne veut pas que sa vie soit détruite. Pensez désir, mais pensez aussi enjeux.

Deuxième élément : Créer un personnage de roman avec un besoin

On a vu la partie émergée de l’iceberg : le désir. Je dis partie émergée, parce que le personnage en a conscience. Maintenant, on va voir la partie immergée : le besoin.

Le besoin, c’est quoi ?

Le besoin, c’est ce qui manque au personnage. Vous allez des fois le trouver mentionné sous le terme de « défaut tragique ». Le besoin, c’est ce défaut qui met le personnage dans la merde et qu’il va devoir dépasser pour accomplir son but.

Ex. C’est bien mis en scène dans la série Harry Potter. Le défaut d’Harry, c’est qu’il est têtu. Hermione est vite trop fière. Ron succombe facilement à la jalousie.

Pourquoi c’est important

Déterminer le besoin, c’est crucial pour créer un personnage de roman vraiment complet et complexe. L’intérêt du besoin, c’est déjà que ça fait des personnages plus riches, parce que plus nuancés et plus complexes. Je ne sais pas pour vous, mais moi j’ai du mal avec les personnages trop lisses, trop gentils. J’accroche mieux aux personnages avec un peu plus d’aspérités, parce qu’ils me ressemblent plus.

De plus, donner un besoin à son personnage, ça permet de lui donner une faiblesse, sur laquelle on peut taper pour le mettre dans la panade.

Pour reprendre l’exemple, Harry se coupe de ses amis parce qu’il fait la gueule, Hermione refuse de demander de l’aide parce qu’elle est fière, et Ron fait n’importe quoi quand il est jaloux.

Pour que l’histoire avance, il faut que le personnage ait des problèmes à résoudre et à dépasser. Le besoin, c’est une occasion en or de taper sur le personnage.

En coaching, j’ai eu un jeune auteur qui avait du mal à mettre ses personnages dans la merde, et qui les faisait agir de manière stupide, alors qu’il avait parfaitement établi qu’ils ne l’étaient pas. Il m’a demandé alors comment il pouvait faire pour mettre ses personnages dans la mouise, sans les rendre débiles. Je lui ai conseillé de repartir des faiblesses des personnages.

Parce que si on a établi que la faiblesse d’un personnage c’est son arrogance, alors ce sera parfaitement justifié qu’il se mette dans la merde en refusant l’alliance avec un autre personnage qu’il estime indigne de lui. Et que donc, il se retrouve à affronter tout seul le danger, sans aide.

Donner un besoin à son personnage permet aussi de jouer sur l’ironie dramatique. L’ironie dramatique, c’est quand le lecteur a un petit temps d’avance sur le personnage qu’il ou elle sait quelque chose que le personnage ignore. Ça permet d’investir le lecteur dans l’histoire et renforce sa proximité.

Et ça marche totalement avec le besoin. Parce que si le personnage n’a pas conscience de son défaut, le lecteur, lui, le voit très bien. Et voit bien toutes les conséquences que ça a sur la vie et les actions du personnage !

C’est parfait, parce que ça renforce la caractérisation du personnage. Parce que c’est un peu sa faute s’il se met dans la merde. Allez, petit côté jouissif, on est tous un peu sadiques.

C’est logique, et ça va être mon 3e élément

3e élément : penser à la cohérence

Pour moi, c’est hyper important pour créer un personnage de roman qui tienne la route et qui accroche le lecteur : pensez à la cohérence. Par cohérence, j’entends la logique interne. Quand vous créez un personnage, vous le caractérisez. Vous lui donnez une personnalité, une histoire, un caractère. Vous déterminez la manière qu’il a de réagir à une situation donnée.

Ex. Dans le magicien d’Oz, Dorothée est curieuse, le lion est peureux. En cas de conflit, ils ne vont pas réagir de la même manière.

L’important, c’est d’avoir conscience de ces aspects de votre personnage et de s’y tenir. Ça ne va pas si votre personnage est censé être courageux, mais fuit au premier conflit. Ce n’est pas obligé qu’il réagisse comme le lecteur le ferait à sa place, mais il faut que ce soit logique dans le personnage.

Dois-je faire des fiches de personnages ?

J’aborde ici cette histoire de fiches de personnages, que je vois souvent revenir. Est-ce obligatoire d’avoir une fiche de personnage ? La réponse est non. En écriture, la seule chose obligatoire, c’est d’écrire. Après, comment on le fait, avec oui ou non des fiches, c’est accessoire. Non, ce n’est pas obligé de faire des fiches. Si vous vous en tirez sans, franchement, continuez !

Mais, ça peut vous aider à vous cadrer, à découvrir votre personnage, à lui donner une personnalité ou une cohérence. Ou ça peut simplement vous éviter de vous mélanger les pinceaux sur des détails pratico-pratiques : genre un personnage dont l’orthographe du nom change, dont le background varie, qui change de couleurs de cheveux et d’yeux…

Sachez aussi qu’il n’y a pas un modèle type de fiches de personnages. Certains auteurs aiment avoir des fiches très détaillées. D’autres préfèrent quelque chose de très succinct. C’est à voir en fonction de ce qui vous correspond le mieux et qui colle avec votre projet actuel.

Pour ceux qui voudraient s’essayer à la fiche personnage, voici un modèle « à la carte », que je vous propose en téléchargement. Vous allez trouver différentes options pour votre fiche personnage. Vous choisissez les éléments qui vous parlent et dont vous avez besoin, vous ignorez le reste.

Voilà donc pour moi les trois éléments pour créer un bon personnage de roman, mais avant de se quitter, j’aimerais aborder un dernier point avec vous, qui pour moi est crucial.

L’important, c’est de créer des personnages de roman qui vous plaisent

La première personne que votre personnage doit séduire, c’est vous. Écrivez des personnages de roman qui vous parlent et qui vous plaisent. C’est la base.

Demandez-vous : qu’est-ce qui vous plaît chez ce personnage ? Qu’avez-vous envie de dire avec lui ou elle ? Pourquoi est-ce que son désir vous touche ? Que reconnaissez-vous dans son besoin ? Se connecter à cette partie-là de vous qui vibre à l’écriture, c’est déjà le premier pas pour créer des personnages complexes et mémorables.

Ex. Pour moi, Aiden, c’est le côté enfant timide que j’avais étant petite et à l’adolescence, un introverti qui a du mal à s’imposer quand d’autres personnes prennent la place et qui petit à petit va trouver ses forces.

Emericus dans Myriade, est né de mon côté moral et respect de l’autre, et d’interrogations autour de la notion de consentement.

Et si vous doutez, si vous avez peur, gardez une chose en mémoire : tout ne va pas marcher avec tout le monde

Ex : moi j’aime beaucoup Ophélie de La Passe-Miroir, parce qu’elle est vulnérable, parce qu’elle me ressemble par certains traits (les bons, comme les mauvais, hein). Mais d’autres personnes la détestent pour ça.

Il est impossible d’avoir des personnages qui vont parler à tout le monde. Je sais que ce n’est pas évident, qu’on a peur de la critique et qu’on voudrait que tout le monde aime notre personnage adoré. Mais voilà, votre roman ne va pas être fait pour tout le monde. Et c’est ok.

Un personnage ne marche jamais à 100 % pour tout le monde. Il y a des gens qui n’aimeront pas vos personnages. Mais il y en a sûrement d’autres qui seront touchés par vos créations. À qui ça parlera ? Des personnes à qui vous changerez peut-être la vie…

À vos plumes !

Voilà donc mes astuces pour créer des personnages de roman complexes et inoubliables.

J’espère que cet article vous aura plus, merci en tout cas de m’avoir lue jusqu’au bout !

Rappel : vous pouvez télécharger la fiche pour les personnages ici.

Dites-moi en commentaire si vous êtes team fiche ou pas !

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