Quand on débute en tant qu’auteur, il est normal de commettre des erreurs d’écriture. Le processus d’apprentissage passe par des essais, des échecs, et une constante remise en question. Si vous êtes en train de vous lancer dans l’écriture, partager des expériences peut vous faire gagner du temps et éviter des erreurs récurrentes. Je vais donc passer en revue avec vous 5 erreurs courantes que les jeunes auteurs commettent souvent et comment les éviter.
Erreur d’écriture n° 1 : Pas assez de Show, Don’t Tell
Qu’est-ce que le Show, Don’t Tell ?
L’expression « Show, Don’t Tell » (montrer, ne pas dire) est un concept clé en écriture. Il s’agit simplement de montrer des événements, des émotions, ou des caractéristiques des personnages à travers leurs actions, leurs dialogues et leur comportement, plutôt que de simplement les décrire au lecteur. Par exemple, au lieu de dire que votre héros vit dans un univers dystopique, montrez-le en train de galérer au quotidien pour se nourrir, pour trouver des médicaments, montrez-le aux prises avec des forces de l’ordre tyranniques et arbitraires. C’est ce qui a très bien été fait dans le tome 1 des Hunger Games de Suzanne Collins.
Pourquoi est-ce si important ?
Lorsque vous « montrez » une situation, vous plongez le lecteur directement dans l’action, rendant ainsi votre texte plus vivant, immersif et dynamique. C’est plus agréable à lire et on évite l’effet « gros pavé indigeste ». Beaucoup de jeunes auteurs négligent cette technique (et je ne jette la pierre à personne, j’ai été la première à le faire), ça donne des textes longs, qui manquent de dynamisme et de fluidité.
Comment éviter cette erreur ?
La clé du Show, Don’t Tell réside dans la focalisation sur les ressentis des personnages. Voici quelques conseils pratiques :
- Utilisez les actions et réactions des personnages : par exemple, au lieu de dire « Elle était nerveuse », montrez qu’elle joue avec ses doigts, regarde autour d’elle de façon anxieuse, ou tremble légèrement.
- Misez sur les dialogues : Plutôt que de décrire une relation ou un sentiment, faites-le transparaître dans les échanges entre les personnages.
- Utilisez les sens de vos personnages : Que voit, entend, ressent physiquement votre personnage ? Utiliser les 5 sens vous permettra de rendre une scène plus immersive pour le lecteur.
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Erreur d’écriture n° 2 : Des dialogues trop longs et artificiels
Le rôle fondamental du dialogue dans un roman
Les dialogues sont un des éléments les plus importants d’un bon récit. Ils servent non seulement à faire avancer l’intrigue, mais aussi à caractériser vos personnages et à mettre en scène les conflits de l’intrigue. De bons dialogues doivent être naturels, dynamiques et, surtout, servir un objectif précis.
Erreur d’écriture : Des dialogues informatifs et lourds
Dans les manuscrits des jeunes auteurs, il est fréquent de trouver des dialogues longs, chargés d’informations, où l’un des personnages déballe tout un bloc d’explications pour informer à la fois un autre personnage et le lecteur. Cela donne des dialogues artificiels, où le côté « exposé » prime sur l’échange naturel.
Comment rendre vos dialogues plus vivants ?
Voici quelques astuces pour éviter que vos dialogues ne paraissent trop longs ou trop lourds :
- Scindez les informations : n’essayez pas de tout faire dire d’un coup à vos personnages. Faites en sorte que l’information se dévoile progressivement, à travers des dialogues réalistes.
- Intercalez actions et dialogues : un bon dialogue ne doit pas être un simple échange verbal. Intégrez des actions, des gestes ou des changements d’attitude pour rythmer la conversation.
- Faites attention au rythme : Un dialogue, c’est comme une danse entre deux personnages. Alternez les répliques courtes et percutantes avec des échanges plus calmes pour maintenir l’intérêt du lecteur.
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Erreur d’écriture n° 3 : Trop de facilité pour le personnage
Pourquoi les obstacles sont cruciaux ?
L’un des éléments moteurs de toute intrigue est le désir du personnage. C’est ce que votre héros ou héroïne veut accomplir qui met en mouvement l’histoire. Cependant, pour que cette histoire soit intéressante, il doit y avoir des obstacles qui empêchent le personnage d’atteindre facilement son but. Sans opposition, l’histoire devient plate, et il n’y a aucun suspens.
Quand l’intrigue manque de tension
Une erreur d’écriture fréquente dans les manuscrits de jeunes auteurs est que les obstacles auxquels font face leurs personnages sont insuffisants ou peu crédibles. Cela crée un manque de tension, rendant l’intrigue prévisible et ennuyeuse.
Comment créer des obstacles pertinents ?
Pour éviter que tout ne soit « trop facile » pour votre personnage, voici quelques pistes :
- Diversifiez les forces d’opposition : envisagez plusieurs types d’obstacles — externes (antagonistes, événements imprévus), internes (peurs, doutes du personnage), et combinés (quand un obstacle interne se heurte à une opposition externe). Un bon roman mêle généralement des oppositions externes (des antagonistes ou des événements défavorables) et internes (des faiblesses ou des défauts du personnage). C’est ce qui permet au protagoniste de grandir et d’évoluer tout au long de l’histoire.es.
- Méfiez-vous des coïncidences qui arrangent tout : les coïncidences fonctionnent mieux lorsqu’elles compliquent la vie de votre personnage, plutôt que de le sauver de manière trop pratique.
Erreur d’écriture n° 4 : Des actions illogiques
Problème : Des décisions absurdes pour le personnage
L’erreur ici concerne les personnages qui agissent d’une manière qui n’a aucun sens dans le contexte de l’histoire ou par rapport à leur caractère. Cela peut arriver lorsque l’auteur force le personnage à faire quelque chose, simplement pour faire avancer l’intrigue.
Pourquoi cette erreur d’écriture pose problème ?
Un personnage qui agit de manière illogique ou incohérente avec sa personnalité peut rompre le lien avec le lecteur. Vous savez, ce sont ces moments où on se dit « mais pourquoi il ou elle a fait ça ? C’est complètement débile ! ». Ce genre de moment casse totalement l’immersion dans le récit et peut aussi briser le lien entre le personnage et le lecteur.
Comment éviter des actions illogiques ?
- Justifiez les erreurs du personnage : il est normal que votre héros commette des erreurs, mais il doit y avoir une raison compréhensible derrière ses actions. C’est normal qu’un personnage prenne une mauvaise décision sous le coup de la peur par exemple, ou parce qu’il ou elle n’a pas eu les bonnes informations. Mais voilà, il faut qu’il y ait une justification derrière ces erreurs.
- Respectez la personnalité de votre personnage : gardez en tête les caractéristiques principales de votre protagoniste. Si c’est une personne timide, elle ne va pas, sans raison, devenir audacieuse soudainement et vice-versa !
N’hésitez pas à vous relire attentivement, ou à vous faire relire pour dépister les réactions illogiques !
Erreur d’écriture n° 5 : Une action trop rapide
Problème : Une scène confuse et trop condensée
Parfois, l’action dans un récit devient trop rapide, à tel point que le lecteur ne parvient plus à suivre. Cela arrive souvent dans les scènes d’action, mais aussi dans des dialogues complexes, où plusieurs personnages sont impliqués. Si l’action ou l’échange est trop précipité, il devient difficile de savoir ce qui se passe.
Mais, une scène trop rapide, ça peut aussi être une scène qui ne prend pas le temps de développer le ressenti des personnages et l’impact émotionnel.
Comment structurer une action plus lisible ?
- Prenez le temps de poser chaque élément : décomposez les moments clés d’une scène pour que le lecteur puisse suivre le déroulement de l’action.
- Identifiez clairement qui fait quoi : dans une scène complexe avec plusieurs personnages, assurez-vous que le lecteur sache qui parle ou agit à tout moment.
- Ne négligez pas les émotions du personnage lors des scènes d’action. L’action n’est pas seulement physique ; elle est aussi émotionnelle. Quelques lignes sur ce que ressent le personnage suffisent souvent à rendre la scène plus immersive et à maintenir la connexion avec le lecteur.
En conclusion
Ces cinq erreurs d’écriture sont fréquentes chez les jeunes auteurs :
- Pas assez de Show, Don’t Tell,
- Des dialogues trop longs ou lourds,
- Une intrigue trop facile pour le personnage,
- Des actions illogiques,
- Une action trop rapide.
Ne vous inquiétez pas si vous les avez commises. Elles sont normales dans le processus d’apprentissage, et l’important est de les identifier et de les corriger pour progresser. L’écriture est un art qui se peaufine avec le temps, la pratique et, bien sûr, des relectures critiques.
Si vous avez des questions ou des remarques, n’hésitez pas à les partager en commentaire ! Rejoignez-moi également sur mes réseaux sociaux pour plus de conseils, et consultez mes formations pour approfondir vos compétences en écriture. À bientôt pour une nouvelle vidéo, et en attendant, bonne écriture !