On parle souvent de la structure en 5 actes comme d’une alternative aux fameux 3 actes ou au voyage du héros. Mais concrètement, qu’est-ce que ça apporte de plus ? Et surtout, est-ce que ça peut vraiment vous aider dans vos projets d’écriture ?
Aujourd’hui, je vais vous expliquer pourquoi cette structure, moins connue que les autres, pourrait bien devenir votre nouvelle alliée pour structurer vos romans. Spoiler : contrairement aux 3 actes qui n’ont jamais marché pour moi, celle-ci, ça a tout de suite matché !
Avant qu’on rentre dans le vif du sujet, petit rappel important : ce n’est pas prescriptif ! Personne n’a la vérité absolue sur les structures qui « marchent ». Ça va dépendre de votre sensibilité d’auteur ou d’autrice, et de votre projet. Vous prenez ce qui vous parle, vous pouvez laisser le reste.

D’où vient la structure en 5 actes ?
Des racines qui ne sortent pas de nulle part
La structure en 5 actes ne sort pas de nulle part, comme celle en 3 actes, elle est ancienne et elle est en lien avec le théâtre. Dans l’Antiquité, on avait déjà beaucoup de pièces en 5 actes. Pensez aux tragédies d’Eschyle ou de Sophocle : le parodos (qui est un prologue), 3 épisodes, et l’exodos (qui conclut la pièce).
C’est une structure qu’on retrouve ensuite chez les grands noms : Shakespeare avec Roméo et Juliette, Molière avec Tartuffe, Corneille avec Le Cid, ou encore Racine avec Phèdre. Ça vous rappelle sûrement des souvenirs de cours de littérature ! (j’espère que ce sont plutôt de bons souvenirs, d’ailleurs ^^)
La formalisation moderne
Au XIXe siècle, Gustav Freytag, un écrivain et critique allemand, en parle dans son ouvrage « Die Technik des Dramas » (1863). Il s’est inspiré de la tradition théâtrale classique, particulièrement des tragédies grecques et shakespeariennes, mais il l’a formalisée et systématisée pour l’analyse des œuvres dramatiques.
Comment fonctionne concrètement la structure en 5 actes ?
Alors, c’est pas forcément évident de trouver des sources sur cette structure. Il y en a, bien sûr, mais on trouve moins d’auteurs qui ont écrit dessus que sur celle en 3 actes. J’ai l’impression que c’est moins populaire à Hollywood, peut-être parce que c’est plus un modèle européen, mais c’est une spéculation de ma part.
L’un de ceux qui en parle de manière la plus claire, c’est John Yorke dans « Into the Woods ». C’est un auteur pour la BBC et un théoricien qui livre un point de vue super intéressant. Je trouve que c’est l’un de ceux qui a résumé le plus clairement cette structure en 5 actes, et je vais me servir de son approche pour vous l’expliquer.
Acte 1 : L’ordre initial
C’est l’équivalent de l’acte 1 dans les autres structures, notamment les 3 actes. C’est la présentation du personnage dans son monde ordinaire. On découvre qui il ou elle est, ce qu’il ou elle veut, et pourquoi ça va être compliqué. Cet acte se termine avec l’élément déclencheur qui lance l’action.
Acte 2 : Le désordre
Le personnage bascule dans le monde inconnu et tente de résoudre son problème. À ce stade, il rencontre ses premières complications et ses premiers échecs. On a vraiment cette phase d’exploration du nouveau monde, où le personnage se découvre, et surtout découvre qu’il ou elle va devoir évoluer.
Acte 3 : Le point de non-retour
L’intrigue se complexifie et on arrive à un moment de non-retour et de crise pour le personnage. C’est dans cet acte qu’arrive le point médian, qui va marquer une évolution dans l’intrigue et pour le personnage (Résumé simplement : le point médian, c’est un événement qui va faire rebondir l’intrigue, ou marquer un point d’évolution pour le ou les personnages).
Acte 4 : Le choix final
Le protagoniste a été transformé par ses épreuves et fait le choix définitif qui va résoudre le conflit central. C’est l’acte de la résolution active, où le personnage applique ce qu’il a appris. On a vraiment l’évolution du personnage qui se réalise pleinement. C’est le climax de l’histoire, le choix final.
Acte 5 : Le nouvel ordre
Cet acte correspond au dernier acte de la structure en 3 actes. Le monde se stabilise dans un nouvel équilibre. Le protagoniste a changé et son environnement aussi. Cette conclusion montre les conséquences des actions précédentes.
Pourquoi j’adore cette structure (et pourquoi vous pourriez l’adorer aussi)
Ce qui marche super bien
Comme je vous l’ai dit, la structure en 3 actes n’a jamais marché pour moi, et quand j’ai découvert celle en 5 actes, ça a tout de suite matché.
Je trouve que ça donne une progression logique excellente, notamment dans l’évolution du personnage. Ça m’aide à garder une logique et à savoir où naviguer dans mon histoire.
Je trouve aussi que la structure en 5 actes aide à avoir un milieu dynamique. On n’a pas ce grand acte 2 difficile à structurer des 3 actes. Le milieu est plus péchu, plus vivant !
C’est pour ça que je l’ai utilisée comme base de travail notamment pour ma série Kerys (que vous pouvez retrouver ici !)
Les limites à connaître (soyons honnêtes !)
Malgré tout, ce type de structure a aussi des limites. Aucune structure n’est totalement universelle, je le rappelle.
D’abord, pour moi, ça doit rester un guide et pas une prescription. Si vous cherchez à plaquer la structure en 5 actes sur votre histoire, ça ne va pas marcher.
Ensuite, les 5 actes fonctionnent moins bien si vous avez une intrigue compliquée, au sens de beaucoup de personnages point de vue et plusieurs lignes narratives qui s’entrecroisent.
C’est possible, hein ! Pour Kerys, j’ai différents personnages point de vue, mais une intrigue qui reste linéaire. Pour Myriade (que vous trouvez ici !) qui a 5 grandes lignes narratives qui s’entrecroisent… ça n’a pas marché, j’ai dû utiliser d’autres outils.
Les experts qui en parlent le mieux
Si vous voulez creuser davantage la structure en 5 actes, voici les références qui valent le coup :
- John Yorke dans « Into the Woods: A Five-Act Journey Into Story » (2013) – vraiment LA référence la plus claire
- Robert McKee dans « Story: Substance, Structure, Style and the Principles of Screenwriting » (1997)
- David Trottier dans « The Screenwriter’s Bible » pour l’adaptation cinéma
- James N. Frey dans « How to Write a Damn Good Novel »
- Shawn Coyne dans « The Story Grid » (2015)
Ma règle d’or avec toutes les structures
Dans tous les cas, je rappelle ma règle : vous prenez ce qui marche pour vous, vous avez le droit d’expérimenter, d’abandonner si ça ne marche pas. Vous avez le droit de prendre des bouts et de faire votre propre tambouille !
Ce n’est pas obligé d’avoir la structure nette avant d’écrire. Vous pouvez écrire au fil de votre plume et retravailler ensuite. Encore une fois, prenez ce qui marche pour vous.
En résumé : la structure en 5 actes, c’est quoi ?
Si je résume très brièvement cette structure en 5 actes :
- Acte 1 : Exposition, présentation du monde ordinaire
- Acte 2 : Le personnage rencontre les premières difficultés
- Acte 3 : Complexification, point médian et changement pour le personnage
- Acte 4 : La résolution, le climax et l’évolution finale du personnage
- Acte 5 : Le retour au nouvel ordre
Encore une fois, si cette structure vous parle, je vous encourage vivement à la tester ! Dites-moi en commentaire si c’est quelque chose qui résonne avec vous et vos projets d’écriture.
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Bon, maintenant, à vous de jouer ! Testez, expérimentez, et surtout : prenez du plaisir à écrire. C’est ça le plus important.